Hocine Ben Saïd était un joueur du SOC du mileu des années 70 (avec alors les maillots Macc du président Susset), l'un des plus talentueux que j'aie pu connaître.
Je me souviens d'un épisode assez fantastique où, coincé par deux défenseurs adverses contre un piquet de corner (celui du sud est du stade, vers l'ancienne tribune en bois), il entreprit de jongler durablement contre ce piquet au point de les humilier et de les déconcerter, avant de délivrer une passe magique.
Il avait un sens aigü de la dignité et ne supportait pas les insultes racistes, fréquentes à l'époque, y compris de la part de joueurs; Ben Saïd quitta ainsi une de ses chaussures et en mit l'empreinte des crampons sur le visage d'un triste et bête concurrent .
Ce créateur adorable, fantasque mais travailleur quitta Châtellerault pour Tours, ce qui lui permit de garder chez nous beaucoup d'attaches et d'amitiés, avant de rejoindre le Mulhouse de la première division à l'époque où il fit encore parler son talent.
Je lis dans le journal, incroyable, qu'à 61 ans Ben Saïd vient entraîner non pas le SOC, où il aurait apporté son charisme indiscutable et sa notoriété, mais ... les ambigariens de Saint Genest d'Ambière, modeste club de division départementale. A moins qu'Hocine Ben Saïd ne nous fasse le coup d'un Guy Roux et n'emmène Saint Genest au paradis du foot!
Pour nous tous, c'est une bonne nouvelle de le savoir dans les parages un an avant les festivités du centenaire du club châtelleraudais.