Dans le journal l'Opinion d'aujourd'hui, Jean Arthuis commet une tribune d'adieu au Sénat où il a passé une trentaine d'années -hors ses participations à des gouvernements-, avant de rejoindre le Parlement européen, européen convaincu qu'il a toujours été.
Jean Arthuis dit toute sa déception des dégâts du bipartisme, de la "politisation" de plus en plus partisane du Sénat devenu doublon de l'Assemblée nationale alors qu'il devrait être au-dessus des tumultes claniques.
ll énonce les rapports qu'il a déposés et je me souviens en effet -je l'ai toujours- de celui élaboré avec le sénateur Haenel, "Justice sinistrée, démocratie en danger", il y a un peu plus de vingt ans. Ces hommes-là étaient des républicains, des visionnaires aussi, des pragmatiques attachés aux territoires, à la proximité, au sens de la justice bien comprise et aux gens, tout le contraire de ce qui s'élabore aujourd'hui. Hélas, ce ne sont pas ceux-là qu'on écoute généralement.
Je crois pronfondément que le centre a été la boussole constante de Jean Arthuis, non pas comme une invocation utopique de principe mais au contraire comme le point d'appui et d'équilibre systématiquement recherché des meilleures politiques possibles fussent-elles au départ contradictoires.
Bonne route européenne, Jean Arthuis.