Chargé de contrôler lors des élections européennes les opérations de vote dans une commune importante hors Vienne, je constate comme beaucoup que les bureaux ont certes un flux régulier et perlé d'électeurs mais que, comme on pouvait s'y attendre, la participation reste faible.
Au cours de mes déplacements d'un bureau à l'autre, je remarque cependant que les boulangers-pâtissiers font recette et qu'en ce jour de la fête des mères (et non de l'amère défaite) on fait la queue chez les fleuristes.
Voyant comment on peut aujourd'hui réaliser des opérations bancaires ou postales dans tel ou tel magasin, je me disais que l'on pourrait tout aussi bien imaginer, un jour, un scrutin sur le mode électronique, avec des bornes chez le boulanger et chez le fleuriste (j'attrais aussi le PMU qui doit être bondé à l'heure de l'apéro) pour faire d'une pierre deux coups et que le temps d'attente au magasin ne soit pas un temps mort mais un temps citoyen.
ll faut dire aussi que certains bureaux sont installés dans des endroits scolaires pour le moins incongrus, entre des sièges WC enfants et des tapis de sol, par exemple, ce qui ôte au vote sa solennité première de type école de la IIIème république.
Allons jusqu'au bout du consumérisme contemporain, introduisons le vote dans le circuit économique!