Les programmes que j'ai préparés ou soutenus ont toujours promu la démocratie dite de proximité, conseils de quartier effectifs et jurys citoyens pour évaluer les politiques publiques.
Je soutiens d'autant plus cette idée de jurys citoyens que ma pratique des jurys de cours d'assises montre combien des personnes "ordinaires", qui, a priori, n'avaient rien à faire entre elles, d'horizons épars et d'origines diverses, savent, dans un intérêt commun ô combien délicat, écouter silencieusement, prendre des notes, comprendre, débattre ensemble et parvenir à une décision partagée qui convienne à tous.
Certes il y a la lourdeur procédurale, le cérémonial, la prestation de serment, la présence de magistrats professionnels qui peuvent être des facteurs de cadrage mais il reste que ce sont des hommes et des femmes non spécialistes qui par leur nombre font ou défont une majorité de votes.
Au nom du peuple français.
Je précise que c'est sous Alain Peyrefitte, avant 1981, que les jurys d'assises ont été démocratisés par tirage au sort préalable sur les listes électorales; antérieurement, le tirage au sort se faisait à partir des listes d'impositions foncières; nous avions donc des jurys massivement masculins, formés de propriétaires.
Aujourd'hui, la représentation est véritablement plurielle et vaste.
Finalement, il n'y a que dans les villes, sauf exception ici ou là, que la démocratie, exprimée par des jurys citoyens, reste entre parenthèses pendant 6 ans.
Etrange, non?