Entre l'entrée triomphale le dimanche dans Jérusalem, monté sur un âne, et l'ensevelissement du vendredi soir qui suit, la Passion du Christ constitue un véritable concentré de philosophie politique que tout étudiant de sciences-po, de droit ou de philosophie devrait connaître par coeur.
Cette "royauté" d'un genre particulier (hors de ce monde), le service des disciples par le maître (le lavement des pieds), les pièges tendus par les prêtres et les scribes, le traître, la trahison, l'abandon des disciples, le reniement, la lâcheté de la foule, le courage de ces gens qui lui crachent à la figure, le molestent, le frappent quand il a le visage recouvert, le déguisent en roi de pacotille, l'insultent, ricanent, tirent au sort ses vêtements (prémonition exceptionnelle du psaume 22).
Et, déjà, tout ce qui fait le coeur de la procédure pénale: les problèmes de compétence (les prêtres et Pilate se renvoient la "patate chaude"), "les violences policières" ("si je ne t'ai rien fait, pourquoi me frappes-tu?"), les témoignages organisés.
Tout est là, tout est dit, et on trouve dans cette Passion des commentaires à l'infini.
Ah oui! Le vent des Rameaux sera le vent dominant de l'année: une année à l'ouest, mouillée.