Souvent meurent quasiment en même temps des personnes qui n'ont a priori rien à voir entre elles. Dernièrement ce fut le cas de Johnny et de Jean d'O. Jeudi et vendredi derniers sont décédées deux personnes que rien ne semble réunir. Mais toutes les deux me tiennent à cœur.
Jacques Higelin, tout d'abord (1940-2018), chanteur assez indéfinissable, ayant son style propre entre rock, musique moderne et poésie; je l'avais fait venir vers 1984-1985 à la Maison centrale de Châteauroux-Saint Maur en le distrayant du Printemps de Bourges. Habillé d'une tenue style combinaison de travail couleur kaki il avait tout donné sur scène pour les détenus, en était ressorti trempé comme une soupe et, épuisé, s'était réfugié entre mes bras. Un souvenir fort.
Maurice Bellet ensuite (1923-2018), prêtre, philosophe, avait établi des ponts entre la foi et la psychanalyse. J'avais lu, relu et souligné son livre "La chose la plus étrange" sur l'eucharistie, ouvrage de 1999 absolument révolutionnaire au sens où il donnait un éclairage nouveau sur ce cannibalisme spirituel qu'est le sacrement de l'eucharistie.
Ces deux-là, qui probablement ne se connaissaient pas, m'ont apporté beaucoup et il me plairait que , Là Haut, ils se rencontrent.