C'est le titre d'une pièce qui sera jouée ce samedi 3 février 2018 à 20 h 30 au théâtre de la Reine Blanche à Loudun par une troupe de Mâcon, les Alterneurs; elle est inspirée du livre de François Ruffin, "Hector est mort", publié à Fakir Editions.
Hector Lubota, d'origine congolaise, âgé de 19 ans, employé en CES, décède d'un accident du travail le 22 février 2002 sur le chantier de l'ancienne citadelle d'Amiens, enseveli sous 600 kilos de pierres. Commence pour les siens un long parcours du combattant qui se heurte aux relations vraies ou supposées de la justice, de la politique et de la notabilité locale. C'est ce contexte qui est relaté par la pièce qui se situe 11 ans après les faits, quand personne n'a encore été inquiété judiciairement. Le maire d'Amiens, Gilles de Robien, étant depuis président du Bureau International du Travail ... Un procès avait bien eu lieu en 2009 où un cadre de la mairie d'Amiens, autant dire un lampiste, avait été relaxé; je pense que le livre en était resté là.
Après ce récit de François Ruffin, le Tribunal correctionnel d'Amiens par jugement du 12 mars 2015 a cependant condamné Gilles de Robien pour homicide involontaire dans le cadre du travail; l'intéressé en a relevé appel; la Cour d'Appel d'Amiens l'a relaxé le 25 janvier 2016; la famille d'Hector Lubota a formé un pourvoi et la Cour de Cassation en juillet 2017 a estimé que la Cour d'Appel d'Amiens n'avait pas répondu à toutes les questions. Une autre Cour d'Appel a été désignée. A ma connaissance, l'affaire n'est donc pas toujours close au moment où la pièce sera jouée à Loudun.
En tout cas elle porte un vrai sujet, la dignité de l'homme.
