Je fais suite à mon article d'hier pour continuer des propositions, cette fois à partir des lieux existants. D'abord réfléchir, en démocratie, au sens de l'enfermement. Ce n'est pas rien. La relation entre le gardien et le gardé, la pertinence ou non de la porte fermée, de l'oeilleton, des fouilles, corporelles et cellulaires. Une fois cela débattu, parler de ce qu'on fait à l'intérieur: la nourriture, le travail -si possible comme à l'extérieur en termes d'horaires, de rémunérations et de droits et devoirs-, l'éducation, la formation, les soins, les loisirs, les intervenants extérieurs (artistes, conférenciers, auteurs, etc ...), la spiritualité, les liens personnels et familiaux (espaces de week-end en intimité), le jardinage, les animaux, ...
Je crois fermement à l'intérêt d'états généraux, à de grands débats nationaux, notre pays s'enorgueillerait de mettre la question pénitentiaire au centre de nos interrogations. Je rends d'ailleurs hommage à Giscard d'Estaing qui, en 1974, mit en place un secrétariat d'Etat à la condition pénitentiaire et à Jean Lecanuet, son garde des sceaux, qui, par l'intermédiaire de Michel Roger, universitaire poitevin à son cabinet, sépara maisons centrales et centres de détention, système sur lequel on vit toujours et qui définit utilement l'évolution de l'exécution des longues peines, avec une espérance.