Il y a bien sûr des situations pénales où l'emprisonnement reste la seule des solutions crédibles, soit par la gravité des faits reprochés, soit par les dispositions de protection extérieure à prendre, soit par la durée de la peine. Mais je suis convaincu depuis toujours qu'une majorité des détenus actuels n'ont pas à être dans des lieux d'enfermement hyper-sécurisés avec miradors et doubles murs d'enceinte, tout cela étant d'ailleurs "mangeur" de fonctionnaires.
Je préconise depuis longtemps -et j'aurais aimé -sous ma mandature municipale rêvée- en faire l'expérience à Châtellerault, que l'on mette en place des "hôtels pénitentiaires", c'est-à-dire, à l'instar de ce que l'on fait pour les mineurs, des centres éducatifs renforcés ou des centres éducatifs fermés. Autrement dit des lieux destinés certes à l'isolement social mais avec une orientation de réinsertion socio-professionnelle avec une prise en charge éducative, thérapeutique, corporelle, professionnelle. Bref, du sur-mesure pour des gens qui de toutes manières n'auraient jamais cherché à s'évader. Avec, bien entendu, en cas d'échec ou de comportement inadapté un retour à la case prison classique. Dans ces "hôtels pénitentiaires" oeuvreraient ensemble des personnels pénitentiaires vêtus civilement, des éducateurs, des formateurs, des psychologues, des enseignants, des médecins, des sportifs, des artistes, etc ... Même si le personnel pénitentiaire détiendrait un passe, les "résidents" auraient une clé de leur chambre -et non pas cellule- afin de préserver leur intimité au regard des autres.
Dans toutes les propositions faites actuellement dans la surenchère quantitative, je ne vois personne qui avance la mienne. On sait très bien que le "bracelet électronique" voire la semi-liberté sont souvent alloués avec une gratitude et une facilité excessives et que, hélas, aucun "travail" n'est alors fait sur la personne, ce qui est le plus utile pour qu'elle ne revienne pas. On ne gère que du désencombrement carcéral et, au bout du compte, on ne rend service à personne. Alors, de l'audace!