Ainsi au niveau national l'association féminine Soroptimist avait-elle choisi de faire débat sur les violences faites aux femmes à partir du visionnage du film de Xavier Legrand "Jusqu'à la garde" dont la diffusion publique n'interviendra qu'en février prochain.
Le film a été primé à Venise, il est de qualité en termes de sujet et d'interprétation, et a nourri abondamment la conférence à sa suite ce jeudi 30 novembre au cinéma Loft de Châtellerault. Progressivement, on assiste à la montée en puissance d'un conflit familial qui, du civil classique devant le juge aux affaires familiales, va se rapprocher insidieusement du pénal. J'y ai malheureusement retrouvé ce qui fait mon travail quotidien, souvent.
Le film démarre dans le bureau du juge aux affaires familiales et une chose m'a frappé, bien que j'en sois connaisseur: la féminisation de la justice et notamment de la justice familiale; le juge, le greffier, l'avocat de l'homme et l'avocat de la femme sont tous de sexe féminin. Je ne dis pas que cela comptera dans l'évolution catastrophique du "futur ex"-mari, mais quand même, ce sentiment d'isolement masculin dans l'épreuve n'est pas indifférent. En tout cas, le film mérite d'être vu et commenté, il pose des questions existentielles sur les rapports homme-femme et surtout sur l'origine -ancienne- de la violence au sein d'un couple.
Les gens du CIDF qui étaient là ont démontré, s'il en était besoin, que la tâche est immense, en termes de culture, d'éducation, de réponse et d'accompagnement. Et de l'un et de l'autre.