En Martinique, entre la prévention du passage des cyclones et la protestation contre la réduction du nombre des emplois aidés, les écoles sont fermées depuis au moins deux semaines et les enfants sont privés d'éducation. La réduction du nombre des emplois aidés ne fait pas en effet l'affaire de certains élus pour qui cette manne administrative et financière permet d'entretenir un clientélisme fort installé dans l'île. Cette île où déjà le travail dissimulé est institutionnalisé en quelque sorte; ainsi beaucoup de justiciables qui comparaissent au tribunal se disent officiellement "djobeurs", c'est-à-dire qu'ils reconnaissent sans retenue "travailler au noir". En métropole nous n'en serions pas encore tout à fait là bien que les contrats aidés autorisent quand même parfois, en dehors de tout contrôle d'opportunité, de recruter en collectivités ou en associations plus ou moins entretenues par celles-ci, au moins un temps, des amis ou des proches "recommandés". La précarité constitue, c'est vrai et depuis longtemps, un vivier électoral. Pas grand monde ne parle de cela dans le débat sur ces fameux contrats aidés alors que ce souci "éthique" est un vrai sujet démocratique.