En plein débat sur la viande halal, voici qu'à NAINTRE on s'en fiche complètement et qu' on fête la quarantième édition de la foire aux boudins.
Le chapelet de boudins c'est pour nous le signe de la liberté autant que la cartouchière en bandoulière des cow-boys mexicains!
Tuer le cochon! Ah! Tuer le cochon, quel rituel mes seigneurs!
Ah! Georges et Louisette, que de souvenirs!
L'un des plus beaux textes à ce sujet est "la fête du cochon" dans un livre de Joseph de PESQUIDOUX ("Chez nous, Travaux et Jeux rustiques", chez Plon, 1921): "Ce soir-là, le porc gras de la métairie de Lastapis songeait tristement. Une inquiétude, venue de son état, l'envahissait petit à petit. Depuis quelques jours il se sentait épaissir outre mesure. (...)", etc...Superbement écrit (1).
Mais il y a boudin et boudin. Certains, pour les citadins, n'ont pas de gras (quelle honte!), d'autres, dans le sud ouest, ont de la châtaigne à la place du gras, d'autres encore ont trop d'oignons et même du sucre qui dénature leur goût.
Celui que je préfère, c'est celui de chez Franckie, il me rappelle celui que faisait mon beau-père, boucher-charcutier à DANGE ST ROMAIN, jusqu'à 1981-82.
Le boudin, c'est ma madeleine de PROUST, ma liberté partagée, mes amis, mon intemporalité: vive le boudin!
(1) J'aime ausi son "Autour de l'alambic", dans le même livre ... exceptionnel. L'eau de vie de poire à la bouche vient en lisant.