On pourrait croire que l'été m'inciterait, comme beaucoup, à relâcher le rythme du blog. Eh bien, non!
D'abord pour moi-même, il est important de garder ma discipline quasi journalière, cette envie d'écrire qui est signe de liberté quand tant d'autres, de par le monde, ne peuvent pas et n'ont pas le droit d'écrire. Le plaisir narcissique, aussi, des mots et des sons.
Pour le lecteur ensuite, qui me fait l'honneur de "cliquer" pour connaître ma trouvaille ou mon insolence du jour, qu'il soit proche, ami ou adversaire -si, si!-.
Ce lecteur, bien sûr, aura aussi besoin de repos, et me lâchera quelque temps; mais un autre, qui reviendra de vacances, se remettra à "cliquer" à la place du précédent.
J'ai donc le devoir d'écrire. Pas de relâchement!
Ce qui me touche aujourd'hui, c'est l'anniversaire de la Rafle du Vel d'Hiv, les 16 et 17 juillet 1942. Certains jours, comme ce matin, je ne supporte pas l'entrée du train en gare; les rails sont associés indéfiniment à la déportation, c'est ainsi, je n'y peux rien.
J'étais, hier soir à la maison, avec un jeune issu de cette judéité, et nous regardions silencieusement, pesamment, ces images terribles, ces policiers français zélés...
Comment lui expliquer, avec le regard d'aujourd'hui et notre connaissance de l'histoire, la monstruosité de ce temps? Comment ne pas lui dire aussi ma peur qu'un jour des drames ethniques ou religieux, politiquement élaborés, remontent de nos égouts, entraînent dénonciations, chasses à l'homme?
Pas de relâchement.