A l'heure qu'il est, je ne connais pas l'issue du scrutin législatif de Montbéliard, mais cette semaine écoulée a sonné comme un signal d'alarme.
Certes, face à l'extrème droite, le thème du front républicain, aujourd'hui, n'est guère crédible ou sincère, bien trop inconsistant, puisque le Front national est un parti autorisé et comment penser, légitimement, que, dans sa masse, une bonne part des personnes qui votent pour lui n'auraient pas, in petto, un peu de républicanisme au ventre?
Mais, alors qu'en 2002, la gauche est allée comme un seul homme voter Jacques Chirac (oh, que c'était dur!) pour faire échec à Jean-Marie Le Pen, aujourd'hui, pour ce scrutin partiel, la droite se coupe en deux (au moins), entre ceux qui, comme Juppé, ont une culture gaulliste et disent que s'ils étaient localement inscrits ils voteraient pour le candidat socialiste, et les (jeunes surtout) droitiers durs, nouvelle génération, adeptes courageusement du ni-ni, ménageant l'avenir d'une "grande droite nationale"...
Cela donne une idée de ce qui pourrait nous arriver, demain.
Ce que je tire comme leçon prospective de ce comportement, c'est que, pour peser efficacement sur ce futur grand bloc de "droite populaire", dérivant vers l'extrême droite, il nous faut ensemble réfléchir à la nécessité d'une force active de centre gauche, puissante, la fameuse maison commune de Manuel Valls, maison commune qui relègue d'ailleurs dans les vieux rêves l'extrème gauche, aiguillon, mauvaise conscience, mais seulement cela. La Grèce nous en a déjà, en peu de jours, montré les limites d'exercice du pouvoir.