Comme chaque année le 8 mai, l'association culturelle des fils d'Abraham est partie prenante d'une cérémonie oecuménique à l'église Saint Jean Baptiste en début des célébrations du 8 mai 1945; beaucoup, au nom de la séparation de l'Eglise et de l'Etat, n'y participent pas, restent dehors et rejoignent le cortège officiel à l'issue de cette cérémonie.
J'ai toujours fait le choix d'y venir, bien avant d'être élu, parceque ces murs sont ma paroisse mais aussi par ce que le prêtre, le pasteur et l'imam, ou leur représentant, lisent des textes de grande beauté, qui sont peu lus autrement.
Et ce dernier 8 mai, la lecture du Livre de la Sagesse (les conseils du roi Salomon aux autres rois) était d'une actualité pertinente pour tous nos responsables politiques: humilité, discernement, maîtrise de soi, sagesse, oui.
Le recueillement, la prière, chacun dans sa culture, le silence quand les drapeaux ornés des associations d'anciens combattants nous élèvent au souvenir de ceux qui, soldats ou non, sont morts pour nous: panser les plaies, penser la paix, au coeur des hommes.
Pour ne froisser personne, comment intégrer un tel moment qui n'est que modestement religieux, mais si fort, si puissant, si sobre, si profond, dans notre laïcité souvent abrupte, intransigeante?