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Défendre notre territoire

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3 mars 2011 4 03 /03 /mars /2011 19:10

     A TARGE, mes grands parents MICHAUD reposent au cimetière, à quelques pas du monument aux morts, honorés à chaque fête nationale par les enfants de l'école.

     Guère croyants parce que le monde était injuste et qu'un Dieu -s'il avait existé- ne pouvait qu'être bon, ils dorment à côté du "père OTMANI", un musulman qu'ils aimaient.

     En préparant notre réunion à TARGE, je me suis "posé", et j'ai songé à tous.

     Les soldats de 14-18: 30 jeunes d'un village qui alors ne comptait pas 300 habitants ont donné leur vie pour notre pays; quelques noms restent encore dans des familles targéennes actuelles: BERRY, MARTIN, PICHON, RIBREAU, TOUZALIN...30 jeunes. Nous, aujourd'hui, sommes-nous dignes de ces vies brisées?

      Trois en 39-45, un pendant la guerre d'Algérie.

      En serpentant dans les ruelles des Vallées, du Coudray ou de la Maillardière, je songeais à ces autorités,  des élus, le maire, un adjoint, qui frappaient à une porte, ici, là, pour dire "Sois courageux, ton fils est mort en brave, à DOUAUMONT".

      Mes grands parents MICHAUD, Louis, décédé en 1977 et Lucie décédée en 1996:

      Louis était né à SAINT MAUR des FOSSES parce que son père travaillait alors aux Halles de PARIS pour MASSONNEAU; moi-même j'ai vu travailler mon grand père toujours chez MASSONNEAU près du Petit Gorgeon actuel, puis aux Charraults et enfin avenue Leclerc où il était plumeur d'oie (une catégorie de plume différente entre deux doigts à une vitesse impressionnante).

      Les soirs d'hiver, il s'arrêtait à la maison et ma mère préparait un ragoût de pattes et d'ailes d'oie qui me levait le coeur (rien que de penser à ces palmes dégoulinantes...stop!). A Noël, il nous déposait des duvets de toutes les couleurs, résidus des "boas" des artistes parisiennes...Nous en garnissions le sapin. Il a été prisonnier en Allemagne cinq années, capturé avec son cheval tirant un vieux canon obsolète. Trois fois évadé, trois fois repris, la dernière en France...

       Nous, aujourd'hui, sommes-nous dignes de ces vies?

       Lucie a élevé seule  aux Blanchards de Pouthumé pendant ces cinq années mon père et ma tante;  il fallait aller loin avec la mule chercher du bois dont la prise était autorisée et se battre auprès de tel ou tel pour quémander un peu de farine; elle a caché un "Juif" dans une cave pendant longtemps; les patrouilles allemandes passaient au pied. Pas de décoration, elle n'a rien demandé.

       Nous, aujourd'hui, sommes-nous dignes de ces vies?

       Le vide se fait en moi.

       Je les porte, tous.

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