Jules VERNE est un auteur pour adultes, aussi ne l'ai-je vraiment apprécié qu'à mes quarantièmes ... rugissants.
Je viens de terminer une petite biographie écrite en 1938-1939 par un certain Commandant Bernard FRANK.
Le biographe évoque dans la dernière partie de la vie de Jules VERNE, après l'agression par arme à feu dont il fut victime par un déséquilibré, sa participation à la politique municipale à AMIENS.
On le sollicita à la fois chez les conservateurs et chez les "rouges", et, bien qu'il fût du côté de THIERS et des Versaillais en 1870, Jules VERNE fit le choix de la liste des "rouges", s'exposant à la critique des bourgeois qui le trouvaient pourtant -je cite- "tout à fait à sa place avec les socialistes gras à lard et les démagogues repus qu'il (eut) pour colistiers."...
Jules VERNE ne revendiqua rien d'autre qu'un poste d'élu de base et sollicita de s'occuper du théâtre; on lui colla en plus le "dossier des gens du voyage" appelés à l'époque romanichels; loin d'adopter à leur égard une politique d'expulsion, Jules VERNE s'enticha au contraire de leur mode de vie, sympathisa, et, s'il n'avait été marié avec sa tendre Honorine, serait parti en roulotte!
Notre écrivain regretta toujours cette "coupure droite/gauche" (ce sont mes mots d'aujourd'hui) et de son expérience fit un livre," L'île à hélice", île sur laquelle les deux camps se battront, à "babord et à tribord" jusqu'à ce que l'île disparaisse en engloutissant dans un trou immense tout le monde, droite et gauche, avec comme seuls rescapés ayant les moyens de remonter à la surface, des milliardaires ... des deux bords.
Edifiant, non, et terriblement actuel, sinon éternel?