Etrange chose administrative qu'un canton! Le plus souvent ce territoire découpé n'a aucune logique sociologique, paysagère, ni aucune cohérence décisionnelle. Jadis on pouvait sans doute en faire le tour à cheval en une journée, c'était un critère comme un autre. Mais aujourd'hui, au temps des intercommunalités et des déplacements virtuels?
Chez nous, pour le canton sud, quels liens entre les gens de SENILLE et ceux de CORCET à NAINTRE? Et pour le canton ouest, quels liens entre les gens du lac de la forêt et ceux des fins fonds de THURE, en tirant presque sur SAINT GERVAIS? Sans parler des secteurs urbains mêlés aux zones rurales que la plupart ignorent -et réciproquement-?
De fait, pour beaucoup, qu'est ce qu'un conseiller général? A quoi ça sert?
Si vous ne le savez pas, lui, le conseiller général élu ou aspirant à l'être, le sait: ça sert à envisager ou à conforter d'autres lieux de pouvoir, sans doute plus importants. Avant la réforme qui va le supprimer. D'où une certaine fébrilité...
Ah! On pourrait bien sûr en avoir une autre conception, d'abord en en connaissant mieux le terroir et en le fréquentant réellement, en l'arpentant dirais-je, en s'appuyant ensuite sur un conseil cantonal consultatif qui associerait les urbains et les ruraux, en ouvrant des chantiers de jardins familiaux "frontaliers", en réinventant peut-être des emplacements de collège, en ayant une autre approche des transports, en luttant contre l'isolement des aînés par des pratiques solidaires, en affinant les relations conseil général/intercommunalité et en favorisant les partages inter-cantonaux, etc...
Le canton pourrait devenir un laboratoire d'excellence à taille humaine.
Je le dis à la cantonnade.