Bénédicte Delelis et Eric Puybaret ont eu l'excellente idée de faire parler les animaux de l'Evangile, y compris l'âne et le boeuf de la crèche bien qu'ils n'y figurent pas officiellement ... (Editions Mame, 12 euros).
Exploit d'avoir retrouvé un poisson de la mer de Galilée secouée par la tempête puis apaisée par Celui qui marchait sur les eaux, bel exploit aussi d'avoir retrouvé la brebis perdue pendant que les 99 autres se la coulaient douce.
Jules Supervielle, dans son style si particulier, avait déjà imaginé le dialogue de l'âne et du boeuf, là l'écriture est plus accessible, agréable, on s'y croirait; dans le livre d'Isaïe, l'âne et le boeuf sont cités, de nombreux siècles avant que François d'Assise ne crée la crèche. Le boeuf sera identifié symboliquement comme la loi juive, sévère, dure, et l'âne comme l'originalité de la venue prophétique d'un autre monde.
Certes je n'ai pas de boeuf dans l'étable où voisinent mon ânesse et ma brebis; il n'empêche, j'appréhende toujours cette nuit de Noël dans la paille neuve, chaude et dorée et surtout le matin de Noël: je prie pour qu'on ne me fasse pas le coup d'un nourrisson braillant sous le souffle de mes chères bestioles étonnées mais sérieuses, responsables...