A l'heure où la plupart de nos collégiens ne savent ni écrire ni lire correctement, un groupuscule de "féministes" (?) relayé par des moyens de communication complaisants envisage de réformer la langue française bien trop masculine à ses dires. La seule réponse politique audible du pouvoir en place, oubliant que la langue française a été intégrée à notre Constitution, a été de préciser que les textes officiels n'appliqueraient pas l'écriture inclusive. Bien trop juste! L'Académie française, qui n'a pas peur des mots, parle de péril mortel.
Cette lutte sournoise bien que largement médiatisée m'a rappelé le Directoire avec ces subtils parisiens et parisiennes "incroyables et merveilleux" qui supprimaient le R de leur prononciation pour devenir distinctement "incoyables et meveilleux". Au repas partagé de l'un de ces midis avec mes collègues, par provocation, j'ai proposé d'aller encore plus loin que le mouvement des inclusives: supprimer le "per" de chaque mot qui, bien que venant du latin "per", à travers la similitude phonique avec "père", évoquait trop la paternité masculine tyrannique, pour le remplacer par "mer" de sonorité féminine plus douce comme "mère": ainsi nous ne dirions plus "percolateur" mais "mercolateuse", plus "perturbant" mais "merturbante", plus "performance" mais "merformance", plus "péréquation" mais "mèréquation", etc ... ça, c'est une révolution sexuelle du langage, une vraie! Par jeu, nous nous y sommes adonné(e)s à chacun de nos croisements dans les couloirs du palais. Vive les femmes!