L'aventure est à portée de la main. Ou du pied. J'ai stationné mon véhicule à l'étang communal de Vellèches sur la route de Vaux et me voilà parti, panier d'osier sous le bras gauche, bâton à la main droite. 300 mètres d'une longue allée et puis entrée dans le bois par la gauche. Un autre monde commence, de mélange d'arbres (chênes, châtaigniers, bouleaux, pins), d'aiguilles de pins formant un tapis, de bruyères, de bogues de châtaignes parfois ouvertes, de branches mortes enchevétrées, d'arbres au sol, immenses parfois, couverts de mousse, de ronces, de fougères de diverses espèces, d'anciens fossés séparatifs et désormais dodelinants, de rais de lumière, d'insectes, d'oiseaux, de biches -un jaillissement!-, d'odeurs de champignons -plus de vénéneux que de comestibles, hélas, des kyrielles d'amanites phalloïdes-. Le temps s'est arrêté, l'espace se perd un peu au fil des déambulations, des demi-cercles répétés inconsciemment, croire être ici alors que l'on est là, bien plus loin que pensé. Je me disais que nous autres humains avions dans de tels endroits et de telles situations le bonheur, la réflexion, la béatitude à notre disposition. L'homme s'est oublié, a oublié l'origine du monde et de sa vie, son imbrication dans la nature. Le soir, au retour, les bolets, les cèpes et les "polonais" avec de l'ail et du persil, les châtaignes grillées -avec de la bernache, évidemment- m'ont ramené à la simplicité. Au temps profond, intime et céleste. Parcelle d'éternité!