Le blog de Gilles MICHAUD

En début de ce week-end, un groupuscule d'extrême-droite, dit Génération identitaire, a envahi la mosquée de Poitiers encore en travaux et a déroulé sur le toit des banderoles haineuses pendant que certains y urinaient ostensiblement -triste ciel-.

Sous la plume du Parti radical de gauche, j'ai condamné cet acte lamentable commis par des gens lamentables.

Seule la laïcité peut garantir le respect de notre espace public, la République laïque ne hiérarchise aucune communauté par rapport aux autres et la loi respecte la foi tant que la foi ne veut pas dicter sa loi. C'est assez simple pour vivre ensemble.

Les fidèles de la communauté musulmane poitevine, respectueux des valeurs de la République au premier rang desquelles la fraternité, se privent financièrement pour édifier un lieu de culte respectable et prier dans un cadre décent, correct, orné. Cette opération  pour eux coûteuse, délicate, prend du temps et un tel acte de dégradation morale les a affectés. Qu'ils soient réconfortés.

Il y avait hier matin sur France 2 une émission où les  grandes religions s'exprimaient sur leur vision de la mort -et, évidemment, de la vie-: j'ai relevé dans une écoute partagée des intervenants une immense concordance sur ce que devait être la vie de chacun dans l'attente de la mort: sortir de son ego, être humble, compatissant, utile à autrui. Elle est là, notre identité ... humaine et commune, et pas  dans les invectives scandaleuses d'un groupuscule qui nous fait honte.

  Hier, retour en Deux-Sèvres où j'ai passé  avec bonheur plusieurs années de ma vie professionnelle (1988-1989 à Niort et à Bressuire, 2002-2007 à Bressuire); mais hier ce n'était pas pour le travail.

  Pour la danse!

 Avec le traditionnel déjeuner dansant organisé par les anciens combattants de Chiché, juste avant Bressuire.

  Il y a chez ces personnes une joie de vivre, une simplicité, un art de vivre en amitié tout à fait remarquables, avec des danses  collectives qu'on ne trouve que là-bas: le brise-pied, le passepont, au-delà de la bourrée, de la polka, de la scottich (orthographe variable); j'aime ce bonheur-là, pas compliqué.

  A 17 heures, au cas où vous auriez encore faim, on vous sert la célèbre brioche de Chiché avec un bon chocolat, on cause ("ce que la musique est forte avec tous leurs trucs modernes!)".

  La fête est aussi la contrepartie du travail; il y  a moins de chômage dans le bocage qu'ailleurs, les gens, en plus de leur salaire en usine, qui peut certes être modeste, ont aussi chez eux une activité d'élevage de canards, de lapins ou autres bestioles en lien avec des sociétés importantes de l'agro-alimentaire, qui leur assure -en travaillant dur- un bon complément. Alors, en effet, la fête est simple mais elle s'inscrit dans cette logique de longue tradition solidaire de récompense et de compensation du labeur.

  D'où la question qu'on peut se poser ailleurs: "Pourquoi les gens ne font-ils plus la fête?".

   Par analogie, vous avez une partie de la réponse.

C'est le thème des 15èmes rendez-vous de l'histoire organisés à Blois du 18 au 21 octobre (www.rdv-histoire.com) .

Des débats, des livres, des films. Passionnant!

Qu'on en juge:

Quelle place pour les paysans dans le monde d'aujourd'hui? Quand les agriculteurs prennent leur destin en main; la modernisation de l'agriculture par ceux qui l'ont vécue; nourrir le monde hier, aujourd'hui et demain; pour une agriculture durable; maïs sacré, sacré maïs; nous sommes tous des grecs; les paysans immigrés en France; les algériens pendant la guerre d'algérie; le monde rural vu par l'archéologie; debout, les damnés de la terre! Le monde paysan sous Vichy: mythes et réalités; qu'est-ce qu'un village? Communistes et paysans; handicap et dépendance en milieu rural: quelle organisation familiale et professionnelle? Le paysan et sa terre; l'avenir de la ruralité; les mutations de la famille paysanne; etc, etc, ...

Pour nous, Châtelleraudais, qui sommes peu ou prou des paysans, à un saut de génération, voilà de vrais questionnements. Blois est à 1h 15 maxi de chez nous...

Ah! Le Petit Prince!

Mon petit-fils aime tant rendre visite dans mes bras à notre brebis Dolly que je présage l'arrivée, un jour, de l'interpellation "Dessine-moi un mouton".

Le fait d'être grand-père me rend encore bien plus sensible à mes anciennes lectures faites à voix haute à mes propres enfants en leur temps et encore plus vigileant aux ouvrages qui sortent aujourd'hui, bien que mon petit-fils n'ait que 9 mois!

J'ai repéré un ouvrage d'un certain Sylvain Victor, édité par Thierry Magnier, 12, 50 euros, "Brigitte, la brebis qui n' a peur de rien", avec  un joli dessin  d'animal frisé en couverture.

J'ai feuilleté, pour être rassuré: ce "Brigitte, la brebis qui n'a peur de rien" n'est pas un ouvrage politique.

Cela dit sans malice, évidemment.

Lors des discours pour l'inauguration du 100ème anniversaire de la Bourse du travail, avec des panneaux  émouvants reprenant l'histoire des luttes ouvrières du Châtelleraudais, il y a eu comme une différence de longueur d'ondes entre Monsieur GUERIN, conseiller général, prônant la négociation dans l'intérêt des salariés et Mr DELAVAULT, secrétaire de la CGT, qui, lui, a insisté sur la lutte et les manifestations lourdes. Finalement, on peut tout à fait les raccorder: la négociation aboutie ne peut prospérer que si le rapport de forces est démonstratif. Et c'est valable en toute chose.