C'est le voeu, louable, de Jean-Pierre ABELIN, dans le conflit de la Fonderie Alu. Mais un voeu pieux.
Car il sait très bien que ce n'est pas possible, parce que "ces gens-là" ont fait une OPA sur le site d'INGRANDES pour en prendre les marchés, la technique, les compétences et les meilleures machines. Alors, s'asseoir autour d'une table!
Ils sont dans le rapport de force frontal qu'ils savent irrésistiblement à leur avantage, puisqu'ils ne craignent rien, ni la grève, ni les actions en justice classiques.
C'est bien en amont qu'il faudrait intervenir, sans doute au niveau de la loi et du décret: définir une notion d'entreprise d'intérêt national, y prévoir un droit de regard de l'Etat en cas de transmission ou de reprise, voire une clause d'agrément de l'Etat, sérier des conditions suspensives ou résolutoires de continuité et d'exploitation.
Mais c'est aussi en aval par la création par le législateur d'une infraction pénale, qui pourrait être une sorte d'abus de confiance économique, visant les personnes morales comme les personnes physiques, et qui pourrait concerner, par exemple, le fait de "pomper" l'argent d'un site (ses fonds propres) pour le faire remonter au siège sans espoir de retour, qui pourrait viser aussi des conditions de travail contraires à la dignité de la personne (comme le fait de réduire de 23% les salaires alors que le groupe prospère en bourse, mettant ainsi les ouvriers en situation de surendettement et de crises familiales).
C'est en ce sens que dès ce jour je demande aux parlementaires Radicaux de gauche de s'emparer de ce sujet.
Car il ne faut pas de jurisprudence MONTUPET, il ne faut pas laisser se créer un précédent d'acceptation contrainte des baisses draconniennes et indignes des salaires.