C'est fait, Edouard LECLERC prend de vitesse d'autres grandes enseignes de diffusion culturelle qui avaient étudié une possible implantation en périphérie châtelleraudaise et crée son espace dit culturel.
Il faut dire qu'il y avait quand même depuis longtemps un rayon librairie d'ailleurs assez bien achalandé, plus une boutique audio.
Après avoir vu disparaître cette année "Point de vue" de Marie-Odile DEBEST rue des Mignons et la librairie Descartes de Martine MOURASSE boulevard Blossac, les deux autres qui restent ont du souci à se faire (Plein Ciel, ex-Classiques, et la Maison de la Presse).
Le chariot du consommateur avide de parking au plus court emporte tout à la fois: le vin, le papier hygiénique, les petits pois, l'huile de voiture et le dernier MUSSO. C'est ainsi, ô tempora ô mores.
Mais une ville comme la nôtre, qui a vu JANEQUIN, la préparation de l'Edit de NANTES, DESCARTES, CREUZE, HERAULT, RIPAULT, BEDEl, MONTAGNIER, SERRIAU, VERDON, et d'autres, pourrait-elle vivre sans "vraie" librairie? Ah! La librairie WEINLAND, comme une librairie de famille, avec un libraire qui sait lire, qui a lu et connaît vos goûts! Dans cette odeur du livre, ces piles à terre, ce faux désordre, ce temps qu'on prend, ces rencontres qu'on fait! C'est autre chose que le caddie bondé.
MONTMORILLON, qui a pu compter sur Régine DESFORGES, se bat pour se maintenir Cité du Livre et de l'Ecrit, avec des lieux où l'on peut boire et lire, manger et écouter des contes, et MONTMORILLON, par rapport à CHATELLERAULT, en termes d'accès, ce n'est pas "la porte à côté"; nous avons manqué le coche dans les années 80-90 alors que Micheline BRUERE avait su montrer avec le salon du livre et des arts de France Libertés que la lecture et la culture étaient nourritures d'immense liberté et que notre ville se prêtait à cet accueil, que Jean-Pierre DUFFOURC-BAZIN, par le théâtre à la Taupanne et en des lieux insolites, nous faisait retourner au texte.
Un coeur de ville sans livres, mon Dieu, l'enfer. Et puis, les autres commerces, notamment de bouche, qui "en prendraient un coup" parce que, je l'ai déjà dit, l'amateur de bouquins est amateur de vins fins et de bonne chère, immanquablement.
Les dernières procédures de marchés publics adaptés visées pour consultation par notre conseil municipal du 30 septembre ont montré que notre caisse des écoles s'approvisionnait, en produits de librairie, auprès d'entreprises de la Loire et de la Vendée, pour des sommes conséquentes qui, jadis, seraient allées aux Classiques ou à la librairie LEFORT.
La carpe sur l'herbe meurt d'abord d'avoir été sortie de l'eau.