La Croix consacre sa dernière page aux chansons de la guerre 14-18.
Il y a peu, c'était au tour de "Quand Madelon" de Louis Bousquet et Camille Robert, conçue en 1914.
J'ai entendu souvent cette chanson dans les repas de famille et les banquets de ma jeunesse, puis, par miracle, elle était la chanson de mon régiment, le 405 ème régiment d'artillerie à Hyères, dans le Var.
Nous défilions régulièrement en l'entonnant au pas; je la préférais de loin à "Contre les Viets, contre l'ennemi", évidemment.
Quand nous étions "punis" par les gradés, nous étions condamnés à faire devant eux des tours de caserne en chantant "Quand Madelon"; en tête de ma section, les poumons et la nostalgie déployés, j'adorais hurler "pour le repos, le plaisir du militaire, il est là-bas à deux pas de la forêt ...", etc ... certains des bidasses substituaient à "comme son vin son oeil pétille" autre chose que son oeil, mais ça passait dans le flot ...
Le colonel, qui en avait eu son saôul, vociférait après moi pour que je m'arrête et je faisais comme si je n'avais pas entendu ; encore un peu de "Nous avons tous au pays une payse que l'on attend et que l'on épousera ...".