Excellente initiative du maire de Dissay qui voulait remettre les cartes d'électeur aux nouveaux citoyens majeurs de sa cité lors des cérémonies du 8 mai 1945. Une pédagogie de l'engagement et de la paix, un beau projet fédérateur.
Hélas, même s'il pouvait y avoir quelques excusés réels pour diverses raisons plausibles (examen, vacances, etc...), sur les 19 jeunes gens concernés, un seul a répondu à l'appel. Félicitations à ce jeune homme qui eut les honneurs de la presse.
Cette désaffection est quand même un signe des temps. Je me souviens de mes funestes élections, quand dans des endroits où on me jurait juvénilement la main sur le coeur- "M'sieur le Juge"- qu'on allait voter pour moi, que les tas de cartes neuves ne diminuaient pas sur le bureau portant l'urne. Ces cités, cécité?
La démocratie directe est, je le crois, une notion nostalgique, emportée par les gadgets modernistes et les individualismes étrangers à tout débat public du sort collectif d'une nation ou d'une cité.
Le maire de Dissay était sur ce registre de la nostalgie citoyenne, celle des Lumières, de la patrie en danger, des tribuns et des urnes, des drapeaux au-dessus des barricades et des combats de la Résistance.
La tâche est immense, d'autant que nombre de politiques installés prient pour que davantage de gens ne s'intéressent surtout pas à la chose publique, l'abstention les confortant dans leurs places.
La démocratie, une odyssée...