Depuis "Croyez-vous en l'homme?", j'aime lire Maurice ZUNDEL, qui a élevé la foi de beaucoup au siècle dernier.
A la brocante des Trois pigeons le 27 avril 2008 dans un lot à 1 euro cédé par Maître SABOURIN à l'espace de notre ami verrier LACROIX, le bonheur de compter "Itinéraire", écrit par Maurice ZUNDEL en 1946.
J'en fait la lecture en ce moment dans le train.
Page 182, dans le paragraphe "Etre et avoir", je ne résiste pas:
" Si la science et l'art sont ainsi constamment menacés de dégénérer en possessions, on ne s'étonnera pas que la politique soit un terrain d'élection pour la dégradation des valeurs. Les protestations de dévouement envers la chose publique ne sont guère plus qu'une formule protocolaire, qui s'impose, comme un rite, aux hommes que le goût du pouvoir a seuls poussés aux premiers rangs. Comme un grand nombre d'intérêts se concentrent entre leurs mains, ils ne manquent jamais d'être l'objet de flatteries, qui s'adressent à leur fonction mais qu'ils prennent pour autant d'hommages offerts à leur personne, d'ailleurs inexistante le plus souvent: car ils n'auraient pas besoin de cet encens, si leur moi avait atteint à la grandeur qu'il s'attribue. Il y a, sans doute, des degrés dans l'ambition et tous les politiciens n'en sont pas également dominés. A voir les procédés dont ils usent pour parvenir à leurs fins et la manière dont ils traitent leurs adversaires, il est cependant difficile de penser, sauf exception toujours possible, qu'ils sont mus uniquement par le désir de donner leur vie pour le triomphe du bien commun. Comme, d'ailleurs, toute espèce de commandement donne lieu, proportionnellement, aux mêmes tentations, il est inutile d'insister sur des intrigues qui constituent, en politique, la règle du jeu, au point que ces deux mots: intrigue et politique, sont devenus pratiquement synonymes".
Toute ressemblance....