Samedi prochain, le CRAC fait la fête sur son pré des Loges et dans les barnums dressés autour.
La ventrèche et la bière signeront les retrouvailles entre anciens verts et jaunes; les politiques passeront, c'est obligatoire, précédés de quelques éclaireurs indiquant si l'adversaire est déjà là ou pas.
Le club mettra face à face les vice-champions de France à 12 de 2003 à Objat et les seniors d'aujourd'hui; tout le monde se connaît. L'amitié est plus forte que tout, les éloignements professionnels, les mariages, les rejetons, les changements de clubs. Ces rencontres fraternelles sont le "rebond de l'amour" du club, l'expression "rebond de l'amour" s'appliquant au bonheur du rebond favorable du cuir ovale et capricieux qui revient directement dans les mains du compétiteur plutôt que d'aller en touche ou dans celles d'un adversaire.
On sera ainsi dans l'esprit de Daniel Herrero, l'emblématique entraîneur de Toulon du temps jadis, inquiet des dérives commerciales et télévisuelles à l'excès: "Le combat collectif, par essence inesthétique, porteur de l'âme du rugby, risque de disparaître. Hommes de loi, politiques ou hommes d'affaires, ne touchez pas à la mêlée et au jeu groupé! Pitié! Vous porteriez atteinte à la vie!" (1). Samedi, il y aura de la vie!
In l'excellent ouvrage: L'esprit du jeu, L'âme des peuples, La table ronde, 2007, qui décrit la particularité -encore- du rugby selon les régions et l'histoire des clubs éternels de l'ovalie.