S'il est, pour certains électeurs un gage de pouvoir et de "bras long", le cumul des mandats signe en réalité l'impossibilité de mener à bien les missions confiées par le suffrage.
Prenons, au hasard, le maire d'une commune sub-urbaine de plusieurs milliers d'habitants, qui serait, en même temps, vice-président important d'une communauté d'agglomération dans un bassin d'emploi sinistré.
Il y a là de quoi occuper largement un élu pour un travail de fond.
Quand la personne concernée, quelles que soient ses qualités par ailleurs, siège également au conseil général, la tâche d'être à la hauteur sur cette dernière désignation est littéralement impossible; il ne suffit pas de siéger au conseil d'administration de tel collège ou de venir à l'assemblée générale de tel centre social, ou à un vernissage d'exposition ornithologique ou plastique, ou à tels voeux, il faut conduire des projets avec les communes autres que la sienne, accompagner des associations, mener des dossiers de plus en plus complexes, expertiser, frapper aux portes, mobiliser les services du département, s'impliquer concrètement avec les autres élus du groupe, etc...Sinon, en effet, on exaspère ses camarades politiques et les élus locaux qui n'ont pas pu s'appuyer utilement sur leur relais naturel au département.
Ajoutons les divers syndicats d'eau, d'ordures, etc...et c'est impossible à gérer.
Notre pays souffre de cette maladie chronique qui a éloigné les citoyens des élections, pour le plus grand bonheur d'ailleurs de ces mêmes élus cumulards qui continuent à percevoir les intérêts d'une première élection bienheureuse en amenant d'autres...
Jusqu'à quand?