On a beaucoup glosé sur le baccalauréat en tant qu'épreuve initiatique de la jeunesse.
Ce serait une erreur de le croire, à au moins deux titres:
1- l'initiation entendue comme entrée choisie dans et par un groupe particulier: or ici le caractère massif du nombre de prétendants et du nombre de reçus par les examinateurs qui doivent accepter le maximum d'élus ne remplit pas ce critère normalement élitiste;
2- l'initiation destinée à faire passer d'un état à un autre; or le bachelier, pour bonne part, restera avec un statut d'étudiant, parfois durablement, hors de la vie active, tandis que le hochet du bac ne jouera plus son rôle de sésame pour l'accès à l'emploi. Pire, le bac en poche donnera à son détenteur l'illusion des fausses pistes universitaires, des inscriptions successives différentes (médecine, puis psy, puis histoire, etc...) avec le risque de finir par un emploi dit d'avenir.
Non, décidément, le bac n'est pas, et surtout pas, une épreuve initiatique.