Nous étions une bonne troupe, samedi après-midi, pour la marche de l'Espoir, au départ de la Ferme à la Martinière, route de Monthoiron, dans les bas de Targé.
L'itinéraire importait peu, encore que: quelle tristesse d'une agriculture qui a renfloué les anciens déversoirs du moulin de Mazeray désormais en ruines, enlevé haies et ruisseaux là où nous allions jadis en famille cueillir des "clochettes" dans les prés d'avril-mai au bord d'un Ozon non encore "canalisé", quel bonheur d'arriver jusqu'au sommet de la Croupe que même des vieux targéens ne connaissent pas, avec cette vue superbe sur Chitré et au-delà, quel superbe château décidemment que celui de Targé en effet, si singulier.
Non, l'important, c'était cette cohorte mélangée de gens en difficultés, "pausés" à la Ferme, de militants de la paix, de retraités, de sympathisants de la bonne cause, de résidents de la MAS, avec une éducatrice, mettant tout leur coeur à monter jusqu'au bourg de Targé, malgré la souffrance et la différence. Chacun, même apparemment bien-portant, pouvait se dire in petto qu'il était, à sa manière, handicapé, handicapé de l'âme, handicapé de la famille, handicapé de l'engagement, handicapé de quelque chose de personnel ou de public.
Grâce à Roland Gaillon, dans la lignée de ce que voulait Pierre Marsteau, l'essentiel, dans nos pas réunis, était cette humanité partagée, rassemblée. C'était bel et bien une marche de l'Espoir.