Nos statisticiens ministériels déplorent la baisse du niveau de l'orthographe chez les enfants des écoles.
C'est un peu comme le starter d'une course à pied qui, au lieu de tirer en l'air, "descend" un concurrent en disant "oh, c'est bête, je ne l'ai pas fait exprès".
Car tout cela est le résultat voulu de décennies d'abrutissement décrété.
Un peuple instruit est ingouvernable (au sens de manipulable), alors que des cohortes incultes se moquent de la citoyenneté.
Plus de poésies apprises par coeur, des dictées avec parcimonie (c'est qui Parsimoni?), des enseignants qui eux-mêmes écrivent avec des fautes grossières. Plus la video, l'image, le son, les SMS, internet où presque tout est donné sans effort, mais en désordre et sans prévention.
Je lisais dans la Tribune de ce week-end que les libraires avaient fait, malgré la perspective des fêtes, un mauvais mois de décembre, pire qu'en 2011...
L'école se mêle de tout: la prévention routière, le sport, des initiations sociales diverses, au détriment du fondamental: écrire, lire, compter, se situer dans le temps (histoire) et dans l'espace (géographie).
Plus que l'anglais, c'est le latin qu'il faudrait (ré) introduire, car il soutient pour une bonne part notre langue. Pensons aux amoureux de la francophonie, en Roumanie, en Acadie, en Afrique, qui aiment nos mots car ils sont la langue de la liberté.
L'autre jour, j'ai employé le mot ire (du latin ira, la colère, qui a donné irascible, irrité...) dans un document de travail; la personne en charge de la mise en forme du document final m'a dit: "Vous avez probablement fait une erreur de frappe, il doit manquer une lettre".... du coup, ce fut le quart d'heure latiniste: y passèrent lapidaire (lapis, la pierre), cathédrale (cathedra, le siège), turpitude (turpitudinis, la honte), et différents adages latins toujours utilisés en droit et dont les seuls premiers mots suffisent à éclairer l'auditoire: infans conceptus..., nemo auditur...., pater est..., res mobilis... , actori incumbit..., etc...
Combat perdu d'avance que le retour espéré à la culture et à l'instruction via le livre? Personnellement je le crains, puisque je ne suis pas persuadé que les généraux veuillent bien le gagner, et ce ne seront pas quelques fantassins isolés comme nous qui suffiront.