C'est le titre d'un ouvrage écrit en 1999 par Philippe DELMAS, que j'ai trouvé chez Emmaüs et que je viens de terminer. Très intéressant, et surtout clair, accessible, reprenant l'histoire comparée de nos deux pays à la perfection; compte tenu du contexte européen actuel, sa lecture fut édifiante.
Beaucoup d'entre nous n'ont rien compris à ce qui se passe dans les enjeux et les rapports de force européens, et je recommande cet ouvrage.
Au passage, deux citations de nos auteurs du 19ème François COPPEE et Ernest RENAN.
COPPEE: "Partout on ressent le tumulte lent et grave d'une population outillée de neuf, disciplinée, obstinée, uniquement et régulièrement laborieuse. Tout révèle une nation puissante, victorieuse, une nation qui grandit. Quand je songe à notre malheureux pays, si divisé, s'usant tous les jours en luttes stériles, je suis plein de douleur pour le présent et d'inquiétude pour l'avenir. Toutes les fois que je vais en Allemagne, j'ai l'admiration et un peu d'effroi de cette magnifique machine que semble la nation allemande".
Semble, en effet (allez lire le livre qui soutient que justement il n'y a pas de nation allemande!).
RENAN: "Le grand malheur du monde est que la France ne comprend pas l'Allemagne et que l'Allemagne ne comprend pas la France. Ce malentendu ne fera que s'aggraver." C'était en 1870...
Dernière couche, DE GAULLE: "Et cela ne se traitera que par la guerre".
Nota: deux articles récents intéressants, Le plaidoyer européen de MERKEL devant les délégués de son parti dans Libé du 15 novembre, et Il y a une fatalité de la convergence franco-allemande, par Bernard de MONTFERRAND et Jean-Louis THIEROT, auteurs de "France-Allemagne. L'heure de vérité", dans le Figaro du 17 novembre.