Au début de la connaissance publique de la crise grecque, j'avais émis le souhait que nous ayons un contact pour un jumelage avec une ville grecque, par solidarité.
La Grèce, avec le Logos, le langage partagé, a mis fin au Mutos, le mythe, en créant la démocratie, et nous lui sommes infiniment redevables.
La démocratie au sens de la délibération a permis aux hommes d'avoir prise sur leur destin, alors que le Mutos, le mythe, les engluait dans le mutisme et la fatalité. Mais il faut connaître les mythes pour s'en libérer!
Rappelons quand même que la Grèce a été intégrée à l'Union en 1981, avant l'Espagne ou le Portugal, précisément sur la base de ce lien intellectuel et artistique fondateur de notre civilisation.
Dans La Croix du 2 mars, Georges PREVELAKIS, professeur de géopolitique à l'Université Panthéon -Sorbonne, dit justement que "le destin de l'Europe se joue autour de la question grecque".
Il ajoute que l'Europe est aussi responsable (c'est moi qui le dis plus fort que lui) du désastre de corruption publique de l'Administration et de ce qui gravite autour par l'abondance subite de fonds bruxellois alors que le pays, non accompagné techniquement et pédagogiquement, n'était pas éduqué aux critères de la rigueur comptable et budgétaire. Ce que j'appelle les circonstances athénuantes, en en revendiquant l'appellation originelle.
Ce qui est intéressant dans son interview, c'est qu'il insiste sur ce mariage de l'Occident et de l'Orient en Grèce et sur le fait que ce lien oriental est indispensable à l'avenir de notre vieux continent.
Avant de parler Turquie il nous faut d'abord sauver la Grèce; cela passe notamment par l'absence de complaisance avec l'Allemagne, gros fournisseur d'armes à la Grèce, pour le cas où un jour, contre la Turquie, etc...
On a du boulot.