Seul l'évangéliste Matthieu évoque la visite au nouveau "prince de la paix" (Isaïe) de ces "mages venus d'Orient" apportant parmi les cadeaux la myrrhe et l'encens qui sont déjà les signes annonciateurs de la mort et de l'embaumement de Jésus.
L'imagerie populaire, à partir de la "crèche" inventée par Saint François d'Assise, a transformé ces mages, en réalité des savants, des chercheurs, en rois-mages et leur a donné des noms, Gaspard, Melchior et Balthazar, l'un d'eux, sans doute de l'Ethiopie ou proche du Nil, étant même de couleur de peau noire.
Aujourd'hui -je parle en coeur et en conscience et loin des débats sur la laïcité-, face à un tel Evénement, serions-nous capables, ici, d'accueillir des mages venus d'Orient?
N'aurions-nous pas vérifié d'abord si leurs papiers étaient en règle? Et déjà, n'aurions-nous pas empêché ces malpropres de bergers de venir les premiers adorer l'enfant-Dieu, bergers, plus pauvres parmi les plus pauvres, n'ayant que la chaleur de leur animaux pour supporter la nuit?
Dans l'histoire, ces sages ne s'incrustent pas; avertis en songe, ils regagnent leur pays, mais par un autre chemin, pour éviter l'interrogatoire d'Hérode. Des Hérodes, il y en a partout, et toujours, et l'artiste ARCABAS, à Saint PIERRE de CHARTREUSE, l'a bien compris dans ses fresques, en peignant des saints innocents comme des petits enfants empilés de camps de concentration.
L'Epiphanie, pour nous aujourd'hui, une actualité redoutable.