Depuis Aristote, l'homme est un animal politique.
Et les Roms?
A Lille, "on" a récemment ordonné l'expulsion d'un camp de Roms "le plus loin possible" (sic).
Ce groupe élevait dans des conditions convenables des porcs, des moutons, des poulets, des cochons d'Inde et autres bestioles.
On dispersa les individus, hommes, femmes, enfants, mais on fit appel à la SPA pour prendre en charge les animaux. Attention, un cochon, c'est plus respectable qu'un homme, en termes de droits (j'écarte le débat virtuel sur la réincarnation, qui n'a pas été évoquée à Lille!), il peut y avoir en lui un homme qui sommeille...Un animal politique, en somme...
Localement, beaucoup de gens se sont indignés, puisque c'est le mot à la mode. Mais l'indifférence générale gangrène notre société. Quand on pense comment et pourquoi jadis on descendait dans la rue...
Ajout: hasard des lectures, une greffière grande lectrice me passe Cioran, Syllogismes de l'amertume, Idées Gallimard; page 127: "Peuple authentiquement élu, les Tziganes ne portent la responsabilité d'aucun évènement ni d'aucune institution. Ils ont triomphé de la terre par leur souci de n'y rien fonder." C'est exactement cela.